mercredi 15 juin 2016

La méditation n'est pas un outil de performance


Un des problèmes aujourd’hui avec l’engouement pour la méditation mindfulness c’est que certaines personnes se focalisent exclusivement sur la méditation pleine conscience comme une technique pour devenir plus attentif et plus performant. On voit d’ailleurs s’instaurer une compétitivité sur la façon d’être en pleine conscience : « je sors de 10 jours de retraite silencieuse », « je médite tous les jours une heure et toi ? », etc. Ainsi, la pleine conscience ne devient qu’une nouvelle façon de se comparer aux autres, ce qui est l'antithèse de cette pratique ! Si l’on revient à l’origine de cette pratique, l’un des but était d’être moins esclave de son ego et en aucun cas de le renforcer.

Une façon de pallier ce problème est de revenir à la compassion ; Ce que les avancées scientifiques récentes tendent à montrer c’est que la compassion est présente naturellement en nous, elle est câblée dans notre cerveau. Quand nous sommes compatissant et bienveillant avec autrui, quand nous reconnaissons la souffrance d’autrui et que avons le désir de la soulager, cela stimule notre nerf vague qui, à son tour, stimule notre système nerveux parasympathique. Quand le système parasympathique est stimulé, nous avons un sentiment de calme, notre tension artérielle s’abaisse, il y a une réduction des hormones associées au stress et notre système immunitaire est stimulé.

Si l'on se base sur la tradition bouddhiste, la méditation de pleine conscience sans compassion envers autrui n’a pas de sens. En fait, l'essentiel de la philosophie bouddhiste est la combinaison de ces deux pratiques qui, ensemble, permettent de développer ce que l’on pourrait appeler une forme de sagesse (ou en tout cas de paix).

Par conséquent, la méditation c’est bien mais en restant bienveillant vis-à-vis des autres et en ne cherchant pas à se comparer.

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